La maladie de Lyme, appelée aussi borréliose, est due à une bactérie, Borrelia burgdorferi sensu latu, transmise à l'homme suite à une morsure de tique (Ixodes persulcatus).
L'infection est généralement révélée par l'apparition d'un érythème migrant.
En Belgique, il y a environ 90 cas d'érythèmes migrants/100000 habitants/an. Le nombre de cas de maladie de Lyme au cours des dix dernières années reste stable. Le pourcentage de tiques porteuses de la Borrelia est de 10 à 15%.
Les tiques sont présentes surtout dans les forêts et dans les hautes herbes. Le risque de contamination pour l'homme va dépendre de la densité des tiques dans l'endroit fréquenté ainsi que du nombre de tiques infestées dans ce même endroit. La majorité des cas de maladie est diagnostiquée en été et au début de l'automne.
Lorsque la morsure de tique passe inaperçue, elle peut être responsable de la transmission de la maladie via la salive de celle-ci. La tique va se gorger de sang durant 3 à 10 jours. Le passage du germe dans le sang s'exerce à partir de la 12ème heure et est maximal entre 38 et 72 heures.
Rassurez-vous si vous êtes mordu par une tique puisque seul 1% des individus mordus est contaminé. La maladie survient uniquement si la tique est porteuse de l'infection et si elle reste fixée ≥ 12 heures. Il y a donc peu de chances d'être contaminé si la tique est enlevée rapidement.
Maladie de Lyme :
Lorsque la bactérie est passée dans le sang, elle va se multiplier au niveau cutané (phase primaire), puis être disséminée dans la circulation sanguine vers d'autres organes.
Trois phases caractérisent la maladie de Lyme :
1. Phase primaire = « Manifestations précoces localisées »
La phase primaire survient dans le mois qui suit la morsure (3-30 jours). Elle se manifeste généralement par un syndrome « grippal » dont les symptômes peuvent être isolés ou accompagnés d'un érythème migrant. 70 à 80 % des personnes infectées auront un érythème migrant (la lésion est arrondie ou ovale et s'étend à partir du site de morsure de la tique (+ 3 cm/j) et peut aller jusqu'à 30 cm. La présence d'un érythème migrant est caractéristique de la maladie et permet d'affirmer le diagnostic. Dans ce cas, pas besoin de faire une prise de sang, on traite par des antibiotiques adéquats prescrits par le médecin.
Attention à ne pas confondre l'érythème migrant apparaissant quelques jours à quelques semaines après la piqure avec une réaction plus précoce (dans les 24 heures suivant la morsure) qui est une réaction inflammatoire à la piqûre.
2. Phase secondaire précoce = « Manifestations précoces disséminées » : neuroborréliose précoce
Si la phase primaire n'a pas été traitée, il peut y avoir dissémination de la bactérie dans l'organisme notamment au niveau de la peau, du système nerveux, des articulations et du cœur.
Durant la phase secondaire, des formes neurologiques (neuroborréliose) et rhumatologiques (arthrite de Lyme) peuvent apparaître.
Les formes neurologiques peuvent provoquer d'importantes douleurs, un déficit moteur ou sensitif, une méningite, ainsi qu'une éventuelle atteinte des nerfs crâniens. La paralysie faciale est un symptôme représentant 50% des manifestations neurologiques chez les enfants.
Lorsqu'une personne est atteinte de neuroborréliose, la sérologie sanguine est positive dans 80% des cas. Une ponction lombaire atteste d'une neuroborréliose s'il y a des globules blancs ou des immunoglobulines au sein du liquide céphalo-rachidien.
Sans traitement adéquat, la résolution peut être spontanée mais 5 % évoluent vers une neuroborréliose tardive.
3. Phase tertiaire :
La phase tertiaire survient plus de 6 mois voire plusieurs années après la morsure de tique et affecte le système nerveux, les articulations et la peau.
A ce stade, la sérologie sanguine est positive dans 90-100% des cas. La réponse au traitement est lente.
En Europe, la neuroborréliose tardive se manifeste souvent par une acrodermatite chronique atrophiante au niveau des membres inférieurs.
Prévention :
Pour éviter autant que possible d'être atteint de la maladie de Lyme, il est important de porter des vêtements couvrants (long pantalon, longues manches, chaussettes,..) lorsque l'on va en forêt, dans les hautes herbes, dans les parcs, etc. Nous pouvons appliquer un répulsif (DEET≥20%) sur les parties de la peau non protégées.
Une inspection quotidienne du corps est indispensable après être allé à l'extérieur. Une attention particulière doit être portée au niveau des plis et des zones pileuses.
Si lors de l'inspection, on repère une tique sur la peau, il faut l'enlever immédiatement avec une pince prévue à cet effet. Il suffit de tourner cette pince dans le sens contraire des aiguilles d'une montre.
Attention, il ne faut en aucun cas appliquer de l'éther au préalable pour enlever la tique. En effet, celle-ci risquerait de régurgiter la bactérie. La zone touchée est désinfectée après le retrait de la tique.
En résumé :
® Faire attention aux endroits fréquentés par les tiques, se protéger en conséquence.
® S'inspecter systématiquement pour enlever la tique le plus rapidement possible.
® Avoir à l'esprit que l'on ne risque rien si la tique est enlevée correctement dans les 12 heures et que seul 1 % est porteur de la bactérie.
® Si morsure de tique : observer s'il y a apparition d'un érythème migrant dans le mois ou si il y a apparition d'un syndrome grippal.
o Dans ce cas, aller consulter le médecin pour avoir un traitement adéquat.
Bibliographie :
Conférence SSPF « maladie de Lyme », le 16/02/2016
Moniteur des pharmacies « la maladie de Lyme »