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La maladie de Parkinson :

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Audrey Abraham de la pharmacie de Ougrée Trixhes vous informe

Qu'est-ce que la maladie de Parkinson ?

Décrite depuis le début des années 1800, la maladie de Parkinson touche plus de 30.000 personnes en Belgique. Cette maladie se caractérise par un processus neurodégénératif, c'est-à-dire que l'on y observe une disparition progressive des neurones, en particulier dans une zone du cerveau appelée substance noire, qui produisent de la dopamine. Ce neurotransmetteur joue un rôle dans la transmission de l'influx nerveux et est impliqué dans le contrôle des mouvements. Le déficit dopaminergique va ainsi provoquer des troubles moteurs, mais aussi plusieurs autres symptômes suite à un déséquilibre avec d'autres neurotransmetteurs.

Est-ce une maladie contagieuse ou héréditaire ?

La maladie de Parkinson n'est absolument pas contagieuse. La grande majorité des patients atteints présente une forme sporadique, c'est-à-dire qu'elle touche un individu de façon isolée. Il existe des formes familiales, beaucoup plus rares, qui concernent les patients dont les premiers symptômes apparaissent à un âge précoce.

Comment la maladie se déclare-t-elle et quels en sont les principaux symptômes ?

Aux premiers stades, la maladie passe inaperçue pendant de nombreuses années. Les premiers signes cliniques ne se manifestent que lorsque 65 à 80% des neurones dopaminergiques ont cessé de fonctionner.

Les premiers symptômes sont, le plus souvent, un léger tremblement d'une main, une impression de raideur d'un membre, un ralentissement des mouvements, des difficultés à écrire.

Ces symptômes moteurs sont repris sous 4 catégories principales :

  • L'akinésie : retard de l'initiation des mouvements, déficit dans leur amplitude et leur vitesse d'exécution (principalement au cours de la marche). Perte dans la spontanéité des gestes.

  • La rigidité ou hypertonie : raideur, tensions musculaires qui peuvent devenir douloureuses.

  • Le tremblement de repos (non présent chez tous les parkinsoniens).

  • Les troubles de la posture : troubles de l'équilibre, blocage sur place, chutes,...

En plus de tout cela, la maladie de Parkinson s'accompagne également de plusieurs autres symptômes, dits non moteurs, tout aussi invalidants.

On retrouvera notamment des troubles digestifs (forte production de salive, déglutition difficile, problèmes intestinaux, constipation), des troubles urinaires (incontinence,...), sexuels, cutanés (sudation excessive), cognitifs (pertes de mémoire, confusion, désorientation), mais aussi des troubles psychologiques (dépression, anxiété,...).

Toute cette série de symptômes, leur intensité et leur évolution, varient beaucoup d'une personne à l'autre. Une approche pluridisciplinaire et surtout individuelle est donc indispensable !

Quels sont les différents traitements possibles ?

Le traitement doit être adapté à chaque malade, individuellement. Il consistera à diminuer les symptômes et surtout à améliorer la qualité de vie du patient.

Déjà au stade précoce de la maladie, les patients ont besoin d'un traitement symptomatique. Pour cela, on peut utiliser la lévodopa, des agonistes dopaminergiques, des inhibiteurs de la MAO-B ou encore des anticholinergiques. Ces différents médicaments vont agir comme précurseur de la dopamine, ou en mimer l'effet dans le cerveau. Ils peuvent aussi bloquer sa dégradation ou rétablir l'équilibre avec les autres neurotransmetteurs. Malgré quelques effets secondaires possibles, ces traitements sont habituellement bien tolérés par les patients. Malheureusement, leurs effets positifs commencent à diminuer rapidement. C'est pourquoi il est de plus en plus souvent conseillé de les prescrire à faible dose et, dans certains cas, de les utiliser en combinaison.

De façon générale, le règle primordiale à suivre dans le traitement de la maladie de Parkinson est de maintenir le plus possible l'équilibre chimique cérébral. Si cet équilibre est rompu, les symptômes deviennent rapidement incontrôlables et il faudra des jours, voire des semaines, pour le rétablir. Il est donc important de bien respecter les heures de prise et les doses de médicaments !

Comme vous l'aurez compris, à l'heure actuelle, aucun traitement médicamenteux n'a d'effet réel sur l'évolution de la maladie. Cette limitation à long terme a donc poussé la médecine et la recherche à trouver de nouveaux traitements.

La chirurgie, par exemple, donne de bons résultats. Différentes techniques existent, via des rayons ou des électrodes, et consistent principalement à aller stimuler la zone défectueuse du cerveau afin de régulariser l'activité neuronale. Ce type de traitement est très efficace sur le tremblement mais comporte tout de même quelques risques et reste fort couteux, ce qui en limite l'accès.

Au niveau de la recherche, plusieurs études montrent des résultats encourageants sur l'akinésie et les troubles de la posture. Les premières greffes de neurones embryonnaires ont été réalisées depuis une quinzaine d'années et des travaux sur les cellules souches sont très prometteurs. Cependant ces approches sont souvent lourdes et présentent encore de nombreuses limitations, aussi bien sur le plan technique qu'éthique. Une autre piste intéressante des chercheurs se porte sur une réaction de type auto-immunitaire, comme pour la sclérose en plaques ou la polyarthrite, où des gènes spécifiques produiraient des protéines déficientes dans les cellules neuronales à dopamine. Le système immunitaire réagirait alors en s'attaquant à ces protéines et en détruisant les neurones en question. Cette perspective ouvrirait donc une nouvelle voie dans la synthèse de nouveaux médicaments.

A côté de cela, malgré tous les progrès thérapeutiques médicamenteux et chirurgicaux, les traitements physiques restent une nécessité tout au long de la vie du patient. Une bonne hygiène de vie et une activité physique régulière permettra de maintenir un bien-être général en évitant un affaiblissement musculaire, des raideurs, etc, tout en ayant un effet bénéfique sur l'humeur.

De nombreuses activités peuvent être proposées : l'ergothérapie, la kinésithérapie, la natation, la logopédie, mais aussi parfois la relaxation.

Quel que soit l'exercice pratiqué, la règle à suivre est de ne pas vouloir absolument se surpasser mais plutôt de travailler quotidiennement afin de ressentir un bien-être général à la fin de la séance. Il est d'ailleurs important de savoir qu'il est possible de se procurer des supports avec les exercices à faire chez soi au siège de l'Association Parkinson Francophone.

Vous pouvez également consulter de nombreux sites très utiles pour un complément d'information comme, par exemple, www.parkinsonasbl.be où plusieurs brochures sont à télécharger.

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Sources :

www.parkinsonasbl.be

www.cbip.be

www.saintluc.be

www.passeportsante.net